Rencontre avec un microbiologiste, Marc Neyra
Le soja (une légumineuse très consommée dans le monde) ne pousse bien qu'en association étroite (symbiose) avec des bactéries de l'espèce Bradyrhizobium japonicum. Les bactéries forment des nodosités sur les racines de la plante ce qui permet un apport en azote grâce à la fixation de l'azote de l'air. Or Bradyrhizobium japonicum est absente de certains sols et notamment les sols français. Comment améliorer la croissance et le rendement du soja ?
C'est par un échange avec Marc Neyra, microbiologiste travaillant à l'IRD, que des élèves de première spé SVT sont venus à se questionner sur ce sujet. L'Institut de recherche pour le développement est un organisme public français pluridisciplinaire reconnu internationalement, travaillant principalement en partenariat avec les pays du Sud et dans les Outre-mer français. Marc Neyra a participé au développement de techniques d'inoculation (apport volontaire de bactérie et/ou champignons symbiotiques dans les cultures) en Afrique et notamment au Sénégal.
La symbiose est une association étroite à bénéfices réciproques entre êtres vivants. Comment ne pas voir le parallèle entre le sujet de recherche et la façon de travailler de Mr Neyra ? Ces recherches sont construites en collaboration étroite avec les agriculteurs, les associations paysannes et pastorales du Sénégal, l'institut Sénégalais de recherche agricole...). Cela a conduit à la mise en place d'une filière d'inoculation locale (fil'inoc).
Quels sont les bénéfices d'une inoculation pour les cultures ? Une croissance améliorée, y compris en zone aride ou en sol drainant, une amélioration du gout des aliments (pastèque...), une protection des plantes contre des maladies, un coût modique (d'autant qu'aucun engrais n'est nécessaire)...
Toutes les légumineuses ou fabacées (haricot, fève, pois, soja...) poussent en symbiose avec des bactéries et/ou des champignons. Le travail de recherche autour de l'amélioration de leur rendement est aussi en lien avec la transition écologique (apport protéique pouvant remplacer la viande, résistance à la sécheresse...).
Quelle suite donner à ces échanges ? Les élèves ont réfléchi par groupe à des hypothèses et des expériences autour de la croissance du soja. Les expériences seront testées à la rentrée. A suivre....
Un très GRAND MERCI à Marc Neyra pour cette rencontre, son écoute et son dialogue avec les élèves et pour la promesse des échanges à venir autour des travaux (posters scientifiques) produits par les groupes.
C Lioger, SVT